Manifeste pour l'adoption du terme "réseaux criminels paraphiliques"


Il est crucial de revoir notre langage en ce qui concerne les réseaux criminels impliquant des abus sexuels, non seulement pour mieux refléter la complexité de ces réseaux, mais aussi pour améliorer la compréhension publique et juridique du phénomène. Voici pourquoi il faut cesser de parler de réseaux pédocriminels et opter pour le terme de "réseaux criminels paraphiliques" :

1. Précision conceptuelle : Le terme "pédocriminel" se concentre uniquement sur les crimes sexuels contre les enfants, impliquant généralement la pédophilie. Or, la pédophilie, bien que répandue dans ces réseaux, n'est pas la seule paraphilie concernée. D'autres paraphilies, telles que le sadisme sexuel, le fétichisme, ou l'attrait pour la violence extrême, peuvent être présentes. Parler de "réseaux criminels paraphiliques" englobe ces diverses formes de paraphilies, soulignant ainsi la diversité des motivations et des pratiques criminelles.

2. Dimension criminologique : En adoptant le terme "réseaux criminels paraphiliques", on met l'accent sur l'organisation criminelle, plutôt que sur la seule nature sexuelle des crimes. Cela permet de mieux comprendre ces réseaux comme des systèmes complexes où des comportements déviants s'articulent avec des pratiques criminelles, y compris le trafic d'êtres humains, la production et la distribution de matériel illégal, et la corruption.

3. Approche globale du phénomène : Les termes "réseaux pédocriminels" tendent à simplifier et à homogénéiser un problème beaucoup plus vaste et diversifié. L'utilisation de "réseaux criminels paraphiliques" permet une approche plus globale, tenant compte des différentes formes de déviances sexuelles et de leur implication dans des crimes complexes, organisés et parfois transnationaux.

4. Réponse judiciaire adaptée : Pour que les lois et les politiques publiques soient efficaces, elles doivent être fondées sur une compréhension précise du phénomène. En parlant de "réseaux criminels paraphiliques", on ouvre la voie à des réponses judiciaires plus nuancées, qui prennent en compte la variété des crimes et des paraphilies en jeu. Cela peut conduire à des stratégies de poursuites plus adaptées et à une meilleure protection des victimes.

5. Reconnaissance des victimes adultes : Il est essentiel de reconnaître que les victimes de ces réseaux ne sont pas uniquement des enfants, mais aussi des adultes. Les réseaux criminels paraphiliques peuvent impliquer des adultes dans des contextes de sadisme sexuel, de torture, ou d'autres paraphilies, où les adultes sont aussi exploités, manipulés, et soumis à des formes de violence sexuelle ou psychologique extrêmes. En reconnaissant que les victimes sont aussi des adultes, on évite de réduire ces crimes à des abus exclusivement pédophiles, ce qui est crucial pour offrir un soutien adapté à toutes les victimes et pour mettre en place des stratégies de prévention et de répression plus inclusives.

En conclusion, adopter le terme "réseaux criminels paraphiliques" permet de mieux cerner la complexité et la diversité des crimes en jeu, d'améliorer les réponses judiciaires et sociales, de mieux protéger les victimes, et de sensibiliser le public à la gravité et à la portée de ces réseaux, qui ne se limitent pas à une seule catégorie d'âge ou de type de victime.

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